Transports polluants : quel est leur impact sur l’environnement ?

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Homme d'âge moyen en costume regardant la circulation urbaine

En 2022, les émissions mondiales de CO2 liées aux transports ont dépassé les 8 milliards de tonnes, selon l’Agence internationale de l’énergie. Les normes européennes imposent des plafonds pour les émissions des véhicules neufs, mais la réalité sur le terrain se complique avec des dérogations accordées à certains constructeurs. La navigation maritime, pourtant responsable d’environ 3 % des rejets mondiaux, se faufile encore sous le radar de la plupart des grandes réglementations sur les carburants fossiles.Sur le papier, les alternatives bas-carbone avancent. Dans les faits, leur part reste faible, même avec les aides financières et les nouvelles lois. L’impact environnemental du secteur ne faiblit pas, et les objectifs fixés lors de sommets climatiques semblent de plus en plus lointains.

Transports polluants : comprendre l’ampleur de leur impact environnemental

L’empreinte climatique des transports en France dépasse celle de tous les autres grands secteurs. En 2019, ils représentaient à eux seuls 31 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, tous types de trajets confondus. Derrière ce pourcentage, on trouve une palette de modes de déplacement, chacun pesant différemment sur la pollution et l’empreinte carbone.

Pour prendre la mesure de la contribution de chaque mode de transport, il suffit de regarder leur part dans les rejets :

  • Le transport routier occupe une place écrasante, engendrant 94 % des émissions du secteur. Les voitures particulières arrivent largement en tête (51 %), suivies des poids lourds (22 %) et des utilitaires légers (19 %).
  • Le transport aérien compte pour 4,4 % du total national, en incorporant les vols internationaux.
  • Le transport ferroviaire pèse seulement 0,3 %, ce qui témoigne de sa sobriété.
  • Le transport maritime, plus discret à l’échelle nationale, engendre tout de même des niveaux élevés de pollution dans les ports.

Le CO2 occupe l’avant-scène, mais il n’est pas seul en jeu. On retrouve aussi des oxydes d’azote (NOx), des particules fines (PM10, PM2.5), des composés organiques volatils (COV), du dioxyde de soufre (SO2) et du monoxyde de carbone (CO). Ces polluants abîment la qualité de l’air, acidifient sols et eaux, contribuent à la formation d’ozone au niveau du sol, aggravant encore le changement climatique.

L’impact ne se limite pas à l’atmosphère. Santé publique, biodiversité, écosystèmes : chaque domaine subit les conséquences de cette pollution. La France, comme ses voisins, fait face à une injonction paradoxale permanente : réinventer la mobilité sans sacrifier l’environnement.

Quels modes de transport sont les plus nocifs pour la planète ?

Le transport routier domine encore aujourd’hui, loin devant les autres. Voiture individuelle, camion, fourgon : la route cumule plus de la moitié des émissions du secteur. Dans les villes et autour, l’impact de cette domination ne se discute pas, tant sur le plan de la santé que sur l’environnement.

L’aérien se situe à 4,4 % des émissions nationales. À première vue, ce chiffre paraît moins élevé, mais le problème se corse à haute altitude, où les gaz émis agissent plus fortement sur le climat. La quantité de passagers reste modérée par rapport à la route, mais l’empreinte climatique par kilomètre transporté reste nettement plus élevée.

Le secteur maritime pèse moins dans les statistiques nationales, cependant il provoque des épisodes aigus de pollution aux abords des grands ports. Le ferroviaire, qui bénéficie d’un réseau largement électrifié et d’une efficacité énergétique bien supérieure, joue à part : à 0,3 % de part dans les émissions du secteur, il se positionne comme le mode de transport interurbain le moins polluant.

Le constat est sans équivoque : le routier fait la loi, l’aérien interpelle par la nature de ses rejets, le maritime concentre ses nuisances localement et le ferroviaire trace une trajectoire plus sobre.

Pollution de l’air, émissions de gaz à effet de serre, destruction des écosystèmes : les conséquences multiples

Respirer l’air en ville revient souvent à inhaler des rejets issus du trafic. Le CO2, produit en quantités massives, occupe le centre du jeu climatique. Mais c’est loin d’être le seul en cause : les oxydes d’azote et les particules fines, trop présents, affectent directement la santé, représentant chaque année un facteur de maladies cardiovasculaires et respiratoires, parfois à l’origine de décès prématurés. Ces alertes sanitaires ne sont plus nouvelles, elles s’inscrivent dans la durée.

L’environnement naturel subit aussi ces pollutions. Les émissions d’oxydes d’azote et de dioxyde de soufre engendrent des pluies acides, qui modifient l’équilibre des sols et des eaux ; faune et flore sont fragilisées. L’acidification des océans vient encore alourdir la balance, en menaçant des écosystèmes déjà sous pression.

La pollution sonore, persistante le long de nombreuses routes, n’est pas en reste. Elle perturbe la tranquillité des riverains, désoriente la faune et laisse des traces sur la santé mentale. Des outils de surveillance de la qualité de l’air ou des nuisances, aujourd’hui installés jusque dans des métropoles sud-américaines ou européennes, rendent visibles ces problèmes au fil du temps.

Pour traduire la diversité de ces impacts, trois axes principaux émergent :

  • Qualité de l’air : la plupart des grandes villes surveillent désormais quotidiennement la pollution liée aux déplacements.
  • Santé humaine : l’exposition chronique pèse sur la population, par des pathologies parfois graves, mais clairement évitables.
  • Biodiversité : zones humides, forêts, fonds marins… Nombre d’écosystèmes souffrent de la persistance de ces polluants.

Des alternatives pour agir : quelles solutions pour réduire l’empreinte des transports ?

Le changement s’incarne dans des mesures déjà engagées dans plusieurs grandes villes. Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) limitent la circulation des engins les plus polluants : à Paris, Lyon ou Londres, les voitures anciennes reculent, la qualité de l’air s’améliore doucement.

L’expansion des véhicules électriques et hybrides s’accélère partout où les réseaux d’énergies renouvelables tiennent la route : moins de CO2, d’oxydes d’azote, de particules, plus de mobilité propre. En parallèle, des carburants alternatifs, l’hydrogène et des technologies innovantes apparaissent aussi bien dans le transport routier que dans l’aérien. Ces options montent en puissance, encouragées par les stratégies publiques et les évolutions industrielles.

Augmenter l’offre de transports collectifs, allonger les pistes cyclables, favoriser la marche : autant de leviers concrets pour s’affranchir de la voiture individuelle. Impossible d’ignorer des capitales comme Copenhague ou Bogotá, où la transformation des rues démontre que la mobilité durable s’éprouve tous les jours. À Copenhague, la place laissée au vélo fait figure de référence ; à Bogotá, les journées où la voiture disparaît des axes majeurs changent véritablement la donne.

Des outils normatifs, du type normes EURO ou Pacte vert pour l’Europe, viennent renforcer cette dynamique, tout comme la stratégie nationale bas-carbone. Les nouveaux venus, comme l’Hyperloop ou les véhicules autonomes, témoignent aussi de l’élan de l’innovation. Les constructeurs renouent eux aussi avec l’idée de sobriété, sous la pression conjointe des citoyens et des politiques.

Devant l’urgence climatique, il n’est plus question de s’en remettre aux vieilles recettes. L’avenir de la mobilité se décide dès aujourd’hui. La voie à suivre existe. Reste à garder le cap.