Un long voyage pour aller à la découvert de l’Inde

1561

Carte tirée du Voyage de François Pyrard,… contenant sa navigation vers les Indes orientales Maldives, Moluques et Brésil… nouvelle édition… augmentée… par Sieur Du Val,.., À Paris, chez Louis Billaine, 1679. Gallica

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Nous avons vu dans le billet précédent qu’à la fin du Moyen Âge, les Portugais ont ouvert la voie maritime vers les Indes orientales, et ont étendu leur domination sur cette région du globe au XVIe siècle, puis à partir de la fin du XVIe siècle, dans la course à la reconquête des Portugais Empire opposant l’anglais, le néerlandais et le français, ce sont les « Provinces unies » qui ont « tiré leur épingle du jeu ». Après avoir ainsi retracé le contexte international, découvrons ce que nous apprennent les témoignages des XVIe et XVIIe siècles sur les conditions du voyage vers l’océan Indien.

Un voyage long et périlleux

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Grande caraque de retour d’Inde Premiers travaux (détail) Jacques de Vaulx, Le Havre, 1583. Manuscrit enluminé sur parchemin, 45 x 28 cm BnF, Département des manuscrits, 150 français, f. 28v-29. Expositions Bnf.fr

Le moins que l’on puisse dire, c’est que voyager aux Indes orientales à cette époque n’est pas une promenade… ! La route entre l’Europe et l’Asie à travers le Cap de Bonne-Espérance est longue, en distance et en temps : Le trajet dure en moyenne huit mois.

C’est un voyage qui, d’ailleurs, mène vers des mondes nouveaux et inconnus, parfois déserts, parfois habités par des civilisations dont le niveau de développement est variable… essentiellement des territoires insulaires, des îles de l’Atlantique à Sumatra, en passant par deux océans, l’Atlantique, encore peu connue, et l’océan Indien, une étendue presque inconnue.

C’est un voyage dans la dépendance à l’étroit du calendrier des vents de mousson. Selon les pays, les voiliers sont des caraques, des galions, des frégates, des flûtes ou des navires, baptisés le Bon Jésus, le Saint Paul, le Corbin, le Crescent, l’Oiseau, le Malign, ou encore… le muscade. Ils quittent l’Europe entre octobre et mars pour profiter de la mousson du sud-ouest qui souffle dans l’océan Indien d’avril à octobre. Le retour d’Asie se fait avec la mousson continentale qui souffle du nord à partir du 6janvier. Ce sont donc les vents d’Asie qui rythment la navigation entre l’Europe et les Indes orientales. Les contraintes liées à la navigation sur ces itinéraires sont décrites en détail par les « roaders », qui transmettent des conseils de navigation. Nous avons déjà cité la route Linschoten7 Great Sea Highway. Le Portugais Aleixo da Mota est l’auteur d’un autre « camionneur » célèbre en 16228.

Le voyage est extrêmement dangereux : Les accidents tels que des mâts cassés ou des ruptures de gouvernail sont fréquents, et les épaves sont nombreuses. Des récits ont été faits de certains de ces naufrages.9 La relation entre le naufrage d’un navire néerlandais nommé ter Schellingh 10 est un exemple riche de gravures (cliquez sur les images dans la galerie ci-dessous) montrant le naufrage et la vie du naufragé sur une île…

Relation du naufrage d’un navire néerlandais nommé Ter Schellingh, vers la côte du Bengala, à Amsterdam, chez la veuve de Jacob van Meurs. 1681. Gallica

Relation du naufrage d’un navire hollandais nommé Ter Schellingh, vers la côte du Bengala, à Amsterdam, avec la veuve de Jacob van Meurs. 1681. Gallica. Les causes de ces naufrages sont diverses. Ils pourraient être dus au mauvais temps, à des erreurs de navigation, car les pilotes n’étaient pas familiers avec les océans traversés et avaient des cartes très imprécises. Le Le naufrage que François Pyrard a connu au début du XVIIe siècle a été causé par une mauvaise appréciation de la position du navire. Les officiers qui commandent l’expédition ne sont pas d’accord sur l’identification de l’île qu’ils ont vue : s’agit-il de « Diego de Rois », soit de l’île de Rodrigues, soit des Maldives ? Le « général », l’autorité suprême de l’expédition, décide… et se trompe. Il donne ces instructions de navigation pour la nuit à venir, afin de contourner les Maldives, mais elles conduisent le navire à s’échouer sur ces îles ! La description du naufrage par Pyrard est édifiante !

Le malheur nous a tellement guettés que (…) ce qui ne s’est pas encore produit tout au long du voyage, tout le monde est profondément endormi cette nuit-là, même ceux qui sont chargés de veiller sur les autres (…) ; le feu qui est habituellement tenu à la poupe pour voir et éclairer la boussole était éteint, d’autant plus que celui qui tenait le gouvernail pour le moment, et qui a également pris soin du feu et l’horloge de la chambre s’est endormie, avec la page qui l’accompagnait (…). Dans cet état de sommeil, le navire a heurté grossièrement et touché deux fois un banc, et comme au bruit que nous nous sommes réveillés au début, il a soudainement touché une troisième fois et s’est renversé sur le banc 11.

Les erreurs d’appréciation peuvent avoir de lourdes conséquences ! C’était également le cas à bord du navire où se trouvait le Néerlandais Bontekoe : « Naufrage désarmant ! Par maladresse, une étincelle est tombée dans un baril d’alcool, qui a explosé, propageant le feu au charbon déposé à proximité, puis au reste du navire à la poudre : un feu d’artifice colossal… ». Bontekoe a eu beaucoup de chance d’être parmi les survivants du naufrage. Trois navires s’affrontent côte à côte.

Les Navires étaient également susceptibles d’être attaqués par des pirates ou des navires de la nation adverse, notamment les Néerlandais12. La mortalité à bord était élevée, en particulier en raison de la propagation du scorbut. Toutes les histoires s’étendent sur ces difficultés, celle de Jean Mocquet, en particulier… Dès le début du voyage, la caraque portugaise à bord de laquelle il a pris place est attaquée par un navire anglais ou néerlandais… un peu plus loin, encore une fois, par un navire flamand cette fois. Il décrit en détail les désagréments, les maladies à bord. « Entre nous, écrit-il, c’était le plus grand désordre et la plus grande confusion que nous puissions imaginer » 14 : les pluies chaudes sur la côte guinéenne, le scorbut dont il souffre et tente de se soigner. Après avoir subi une période de calme plat, près du cap de Bonne-Espérance, c’est un orage : « Les vagues étaient si fortes qu’elles sont passées au-dessus de nous, et même au-dessus de la poupe (…). Parmi ces misères et ces calamités, n’attendant qu’un dernier naufrage, nous avons récupéré (…) dans la miséricorde divine, et nous avons fait un procession générale (…) priant Dieu avec dévotion à tous. » La tempête s’est finalement calmé et les voyageurs aperçoivent le Cap des Aiguilles : le cap de Bonne-Espérance a été franchi. Ils échappent aux bancs de sable dangereux qui ont déjà causé de nombreux naufrages dans les environs et atteignent l’île du Mozambique pour une escale bien méritée… Ce Jean Mocquet avait vraiment le goût du voyage, puisqu’après avoir traversé de telles épreuves, avoir survécu et retrouvé le confort de la maison, il reprendra la mer…

Pour faire face à toutes ces difficultés, il est bien conçu de l’utilité des escales pour renouveler l’approvisionnement en eau et en nourriture, débarquer les malades, réparer les navires et, accessoirement, prendre des nouvelles et faire des affaires.

Il est donc nécessaire que les puissances européennes qui négocient avec l’Asie aient sur la route de l’Inde des établissements dotés de ports, d’eau, de nourriture, de bois et d’entrepôts de marchandises.

Escales sur la route de l’Inde

Les Portugais s’arrêtent donc sur l’île du Mozambique16, tandis que les Hollandais sont installés au Cap de Bonne-Espéré17, et les Anglais sur l’île de Sainte-Hélène.

L’île de Sainte-Hélène, vue éditée dans : History of the navigation of Jean Hugues de Linschot,… in the East Indies, In Amsterdam, at Evert, 1638. 3e éd. Gallica

Les Français tentent d’abord de s’installer à Madagascar. L’écrivain François Charpentier (1620-1702), chargé par Colbert de promouvoir par écrit la nouvelle Compagnie des Indes orientales, présente Madagascar comme le lieu idéal de sa création, en relation avec la création de la Compagnie française pour le commerce des Indes orientales.

Les Français n’ont pas été les premiers à tenter de coloniser Madagascar : les Portugais, découvreurs de l’île au XVIe siècle, puis les Hollandais, avaient déjà essayé, mais y avaient renoncé. Il aurait pu leur mettre la puce dans les oreilles ! … Néanmoins, une tentative de colonisation française a été menée à partir de 1642. Le comptoir commercial français de Fort Dauphin a été fondé l’année suivante. En 1648, Etienne de Flacourt (1607-1661) prend les devants et effectue une étude minutieuse des coutumes, de l’histoire et de la flore de l’île, publiée sous le titre Histoire de la Grande Isle Madagascar20 ! 
Après le départ de Flacourt en 1655, le compteur décline progressivement, notamment en raison de l’hostilité des populations locales. En 1674, les derniers colons fuient l’île Dauphine pour se réfugier sur l’île Bourbon. Les Français vont désormais préférer la « Big Island », deux îles jusque-là désertes, bien que découvertes depuis longtemps : l’île Bourbon, l’île de la Réunion, malheureusement dépourvue de ports, et surtout l’île de France21, l’île Maurice, devenue au XVIIIe siècle « l’étoile et la clé de la mer des Indes » 22.

Les Seychelles et Mayotte ne seront colonisées que plus tard par la français. Les Maldives sont passées successivement sous le contrôle des Portugais et des Hollandais au XVIIe siècle, avant de devenir protectorat britannique. Ceylan connaît le même sort.

En fonction des vagues successives de colonisation, la toponymie de ces îles a pu évoluer. Si Madagascar est connue sous ce nom par les indigènes depuis des temps immémoriaux, elle a été rebaptisée « Ile Saint-Laurent » par les Portugais, qui l’ont découverte le jour du Saint-Laurent, puis « Isle Dauphine » par les Français en l’honneur du prétendant à la couronne. De même, l’île Santa Apollonia des Portugais deviendra l’île Bourbon, puis La Réunion, quand elle sera colonisée par les Français, et Maurice a été appelé « Cirne » et « Maurice », en l’honneur du Prince Maurice Van Nassau, « Stathouder » de Hollande, avant de devenir « l’île de France »… De même, trace de leur histoire, Maurice, Rodrigues et La Réunion constituent encore aujourd’hui le L’archipel des Mascareignes porte le nom de leur découvreur portugais, Pedro Mascarenhas…

Sur ces îles d’escale de l’océan Indien, les Européens développent des cultures vivrières pour assurer l’approvisionnement des bateaux de passage.

Les îles, destination souhaitée du voyage

Japare, port de l’île de Java. Cette gravure a été publiée dans : Le voyage de Gautier Schouten aux Indes orientales a débuté en 1658 et s’est terminé en 1665, volume II, À Rouen, chez Pierre Cailloux, 1725. Gallica

Les îles convoitées par les Européens comme producteurs d’épices précieuses sont celles qui composent les archipels des Philippines, de la Malaisie et de l’Indonésie actuelle : les îles de la Sonde, archipel comprenant Java et Sumatra, Bornéo, Célèbes et surtout les Moluques, connues sous le nom de « la îles aux épices ». Les Philippines sont depuis longtemps contrôlées par l’Espagne qui, à travers ce territoire, a accès aux épices23. Les autres archipels de L’Asie du Sud-Est est dominée par le Portugal, puis par les Pays-Bas. La France arrive trop tard dans la course aux épices et n’obtient de guichets que sur la péninsule indienne, difficile d’accès24. Cependant, cela n’empêche pas les Français de se rendre aux Portugais, puis aux Indes néerlandaises, à leurs risques et périls, car les Portugais et les Néerlandais se méfient beaucoup d’eux.

Editeur :. Date de l’édition : 1627. Gallica (BnF). Cette carte semble provenir de : Le Théâtre du monde, ou Nouvel Atlas contenant des chartes et des descriptions de tous les pays de la terre, mis en évidence par William et Jean Blaeu, Amsterdami, apud G. et J. Blaeu, 1635-1654, 1er vol.

Mais que nous apprent ces documents sur les Indes orientales ? … On peut s’attendre à trouver dans tous ces témoignages une vision édénique, idyllique et paradisiaque des territoires visités. Nous verrons dans le prochain post que, en fonction des lieux décrits et de la les moments où ils sont visités, l’image que les voyageurs en font est contrastée.

    1. Voir José-Maria Martinez-Hidalgo, Las naves del descubrimiento y sus hombres, Madrid, Ed. Mapfre, 1992.
    2. Galion portugais mentionné par Jean Mocquet.
    3. François Pyrard a embarqué à bord du Corbin en 1601. Celui-ci se rend en Inde en compagnie du Croissant.
    4. Un navire et une frégate qui transportaient le père Tachard et les autres membres de la délégation diplomatique envoyés au roi du Siam en 1685.
    5. Navire néerlandais du général van Goens que Wouter Schouten voyage.
    6. La découverte du système de mousson et de ses bienfaits se fait progressivement depuis l’Antiquité. Voir en particulier Didier Marcotte (éd.), Mediterranean and Indian Ocean. Deux mondes en miroir, Lyon, 2017 (TOPOI East-Occident. Supplément 15) ; Didier Marcotte et Pierre Schneider (rédacteurs en chef), Ancient Mediterranean Societies and the Worlds of the Indian Ocean. Disponible en ligne à : http://median.hypotheses.org/ ; Kasper Grønlund Evers, Worlds apart trading together : the organisation of long-distance trade between Rome and India in Antiquity, Oxford, Archaeopress Publishing.
    7. Le Great Sea Router de Jean Hugues de Linschot,… contenant une instruction sur les itinéraires et les parcours qui devraient être conservés dans la navigation des Indes orientales, Amsterdam, à Evert Cloppenburch, 1619. Gallica.
    8. « Le routier de navigation des Indes orientales avec la description des îles, bars, entrées de ports… dont les connaissances sont nécessaires pour les pilotes, par Aleixo da Motta,… » a été partiellement édité dans : Relations de divers voyages curieux qui n’ont pas été publiés (…), donnés au public par les soins de l’incendie M. Melchisédec Thevenot… Nouvelle édition… À Paris, chez Thomas Moette, 1696, 1er vol.
    9. Georges Le Gentil (trad..), José Saramago (préf.), Histoires tragico-maritimes : 1552-1563 : chefs-d’œuvre des épaves portugaises, Paris, Chandeigne, 2016.
    10. Relation du naufrage d’un navire néerlandais nommé Ter Schellingh vers la côte du Bengala, à Amsterdam, chez la veuve de Jacob van Meurs, en 1681. En ligne sur Gallica.
    11. Voyage de François Pyrard au départ de Laval contenant sa navigation vers les Indes orientales, les Maldives, les Moluques, le Brésil, op. cit., pp. 54-55. En ligne sur Gallica.
    12. Sur la piraterie dans l’océan Indien, voir notamment Hubert Deschamps, Les pirates à Madagascar aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Berger-Levrault, 1972.
    13. Philippe Haudrère, « Heures et malheurs des voyages maritimes sur la route des Indes orientales au XVIIIe siècle », Annales de la Bretagne et des pays occidentaux, 121-3 | 2014. Article disponible en ligne à : http://abpo.revues.org/2853 ; Sophie Lipon-Chinon, « The Art of Discovery as the Art of Travel : Viatic Utopia in the French Way », conférence disponible en ligne à l’adresse : http://www.crlv.org/conference/l’art-de-la-découverte-comme-art-de-voyager-l’utopie-viatique-à-la-française.
    14. Voyage en Afrique, Asie, Indes orientales et occidentales par Jean Mocquet,… op. cit., p. 219-220. Gallica.
    15. Ibid., p. 227. Gallica.
    16. Situé dans le Le canal du Mozambique, l’île a été découverte et colonisée par les Portugais lors du deuxième voyage de Vasco da Gama en 1510. Voir Malyn Newitt, A History of Mozambique, Londres, Hurst, 1995.
    17. Découvert en 1488 par Bartolomé Dias, il a été baptisé ainsi par le roi Jean II du Portugal car sa découverte annonçait une route vers l’Inde et ses richesses.
    18. Sur la difficile implantation des Français à Madagascar, voir le début du livre de Christiane d’Ainval. Heures et malheurs de la France à Madagascar : 1638-1972, Saint-Denis (Réunion), Orphie, 2014.
    19. Relation de la création de la Compagnie française, pour le commerce des Indes orientales. Dédié au Roi, à Paris, chez Sébastien Cramoisy, & Sébastien Mabre-Cramoisy, 1665. Gallica.
    20. Histoire de la Grande Île de Madagascar composée par le Sieur de Flacourt, directeur général de la Compagnie Françoise de l’Orient, et commandant de Sa Majesté sur ladite île et les îles adjacentes. Avec une relation de ce qui s’est passé dans les années 1655, 1656 et 1657, à Troyes, chez Nicolas Oudot, et vente à Paris, chez Gervais Clouzier. 1661. Gallica.
    21. Pour des témoignages ou des rapports sur la présence française sur l’île Bourbon ou l’Ile de France sous l’Ancien Régime, voir la section Lk11 « Histoire des colonies d’Afrique » du Catalogue de l’histoire de la France, qui consacre une sous-section particulière à ces vieilles possessions françaises.
    22. Philippe Haudrère, « Les grandes entreprises de commerce et de navigation au XVIIIe siècle », Informations historiques, n°59, 1997, p. 34 à 42. Article disponible en ligne à l’adresse : http://aphgreunion.free.fr/VOC.htm
    23. Jean-Paul Desroches (éd.), Trésors des galions, Paris, Réunion des musées nationaux, 1994.
    24. Les cinq principaux comptoirs français en Inde sont Pondichéry (1674), Chandernagor (1686), Mahé (1721), Yanaon (1725) et Karikal (1739). Jacques Weber (éd.), Companies and Comptoirs : India of the French, 17e-20e siècle, Paris, French Overseas History Society, 1991 ; Philippe Le Tréguilly et Monique Morazé (éd.), Inde et France : deux siècles d’histoire commune, 17e-18e siècles : histoire, sources, bibliographie, Paris, éd. CNRS, 1995.

Citation de ce billet : Stéphanie Tonnerre-Seychelles, « À la découverte des Indes orientales (XVIe-XVIIe siècles) (Partie II. Sur les conditions de voyage) », dans Histoire à la BnF, 16/09/2019, https://histoirebnf.hypotheses.org/7897,.